Romans, être ou ne pas être? Telle est la question...

Je vous avais parlé d'un article sur la rentrée littéraire d'hiver et d'une ou deux nouvelles chroniques d'ici la fin de l'année. Vous aurez le premier mais mes dernières lectures de l'année ne concernant que des suites de séries dont je vous ai déjà parlé, je préfère vous proposer une petite réflexion...

En général, j'évite les polémiques même si j'en prends connaissance comme tout le monde. Dernièrement, le magazine Livre Hebdo en a relancé une qui revient sans arrêt sur le devant de la scène, en présentant le nouveau roman de la talentueuse Marion BRUNET (à paraître chez Albin Michel) comme étant son premier roman. Quid alors de Frangine, Dans le désordre et de tous les autres (aux éditions Sarbacane)? Ah oui, réponse classique : c'est de la jeunesse! Que l'on distingue littérature adulte, littérature jeunesse et littérature ado/adulte ne me dérange absolument pas. Il faut appeler un chat un chat et je mets moi-même la mention "à partir de" dans toutes mes chroniques. Par contre, vous ne verrez à aucun moment un âge limite et on parle quand même de Littérature! J'ai toujours plaisir à découvrir de merveilleux albums et je m'épanouis plus dans les rayons ado/adulte. L'âge c'est dans la tête et c'est plus une question de goût!!!

Depuis des années, comme d'autres combats qui ne devraient pas avoir de raison d'exister, des auteurs et éditeurs se battent pour que l'on donne à la littérature jeunesse la place qui lui revient, pour que l'on arrête de la reléguer en arrière plan voir hors cadre. Personnellement, ce que pensent les uns et les autres de la littérature jeunesse et plus particulièrement en ce qui me concerne de la littérature ado/adulte, je m'en tamponne le coquillard avec une patte d'alligator femelle (fallait que je la sorte celle-là! 😂). Néanmoins, que des romans ne soient pas traités comme tel, c'est inadmissible! Je comprends totalement l'importance du sujet pour des auteurs et des éditeurs qui font exactement le même travail que ceux du secteur "vieillesse". Je vais même donner mon avis personnel sur la question, je pense qu'ils font un travail bien plus remarquable!!!

Au risque que l'on m'accuse de dénigrer les acteurs de la littérature "vieillesse", je vais m'expliquer. Ce qui m'a poussé vers la littérature jeunesse puis ado/adulte, c'était avant tout en tant que libraire et maintenant en tant que blogueur pour conseiller les lecteurs de demain. Qu'il est aisé de dégoûter un novice... Et c'est là que la difficulté des professionnels du secteur est, pour moi, plus importante. Le challenge est de donner l'envie et le plaisir de lire aux lecteurs de demain, à celles et ceux qui plus tard, dévaliseront les librairies et bibliothèques, partageront à leur tour avec les plus jeunes et permettront donc au secteur de se maintenir. Sans vouloir généraliser, les grands lecteurs adultes, sont presque tous tombés dedans quand ils étaient petits. Sans cette littérature de seconde zone pour certaines et certains, l'industrie du livre se porterait très mal aujourd'hui et de plus en plus avec le temps et la disparition progressive des lecteurs anciens... 

La notion de jeunesse nous renverra toujours vers l'avenir. Le Jeune, c'est l'Adulte de demain, c'est le commencement... Les littératures jeunesse et ado/adulte ont et auront toujours pour moi cette place privilégiée car c'est par elles que commence la vie d'un lecteur. Les thèmes abordés, le développement de l'imaginaire, l'éveil des consciences, ... on en trouve pour tous les goûts et le travail des auteurs, des éditeurs, des libraires et des bibliothécaires est de nous donner à découvrir des pépites, ces petites perles que les lecteurs ne pourront jamais oublier dans toute leur vie livresque. Certains comme moi ont aussi beaucoup de mal à en sortir mais ça s'explique par le travail de qualité des professionnels du secteur. Vous n'êtes pas prêts de vous séparer de votre éternel Ado!

Littérature jeunesse = l'alpha de la vie d'un lecteur