mercredi 8 février 2017

Des livres et moi - Matt7ieu RADENAC

Titre : Des livres et moi
Éditeur : Syros
ISBN : 9782748521344
Parution : janvier 2017
A partir de 10 ans

Le mot de l'éditeur :

Dans l’esprit d’Alex, lire un roman est une vraie corvée. Heureusement, une super idée lui est venue pour impressionner sa prof de français : écrire directement au célèbre auteur Filippe Cavreini. Après cinq messages sans réponse, l’écrivain mord à l’hameçon. Qui est ce ou cette Alex qui lui écrit sans même avoir lu ses livres?

Mon avis :

J'ai découvert Matt7ieu RADENAC avec "La fille qui n'aimait pas les fins" où il était question d'une jeune lectrice passionnée. Ici, Alex, est aussi jeune mais n'aime pas du tout la lecture. Pire il (ou elle) n'y voit aucun intérêt... BLASPHÈME!!! Et pourtant c'est cette aversion pour la lecture qui va pousser Alex à entamer une correspondance avec l'auteur du livre qu'il doit lire pour son cours de français...

Un coup de cœur pour ce petit roman épistolaire! Les échanges entre ce (ou cette) jeune, allergique à la lecture et cet auteur, connu et reconnu, en panne d'inspiration, m'ont beaucoup plu. Le suspens autour du sexe d'Alex ajoute une touche d'humour et on se prend au jeu de trouver un indice dans les accords. La question de l'expression artistique est très présente, que ce soit à travers le Street-art ou la littérature. Difficile d'en dire plus (moins de 100 pages) donc je vous conseille juste de le lire!!!

Quatre de cœur - Yaël HASSAN & Matt7ieu RADENAC

Titre : Quatre de coeur
Éditeur : Syros
ISBN : 9782748521207
Parution : mai 2016
A partir de 10 ans

Le mot de l'éditeur :

Le carillon de La p’tite librairie retentit : comme chaque matin, le jeune Henry vient rendre visite à Madeleine. C’est elle qui lui a donné le goût des livres. Le carillon sonne une nouvelle fois, voilà Désiré, le facteur. Depuis quelque temps, Madeleine reçoit d’étranges cartes postales d’un admirateur secret, mais aussi des lettres d’avocat… Sa boutique risque la fermeture. Le carillon, encore. Madeleine, Désiré et Henry ne connaissent pas la fillette qui vient d’entrer. C'est pourtant ensemble qu'ils vont tout faire pour sauver La p’tite librairie!

Mon avis :

C'est mignon, agréable à lire et l'amour des livres et des mots est au cœur de ce nouveau roman de Yaël HASSAN et Matt7ieu RADENAC. Tour à tour, nous vivons les événements à travers les yeux de ces personnages attachants qui vont tout tenter pour sauver ce lieu de culture menacé de fermeture. Un objectif commun et une même passion qui vont créer et renforcer des liens entre Madeleine, la libraire, Désiré, le facteur, Henry, le jeune habitué, et Emy, la petite nouvelle du quartier. Un quatuor qui va se serrer les coudes pour faire face aux créanciers et entrepreneurs sans scrupule. 

Poussez la porte de La p'tite librairie, laissez sonner le carillon et entrez dans une très belle histoire d'amitié, saupoudrée de nombreuses citations sur cartes postales, envoyées à Madeleine par un admirateur secret...

dimanche 5 février 2017

L'attaque des Céfoles - Sophie SERONIE-VIVIEN

Titre : L'attaque des Céfoles
Éditeur : Alice éditions
ISBN : 9782874262685
Parution : septembre 2015
A partir de 9/10 ans et beaucoup plus!

Le mot de l'éditeur :

Fiona a 10 ans et sa maman a le cancer du sein. La jeune fille l’a deviné toute seule, car ses parents font comme si rien d’anormal ne se passait. Conseillée par sa grande cousine, elle décide d’envoyer un mail à une cancérologue, le docteur Margot, afin d’obtenir des réponses et se rassurer. La spécialiste va faire tout son possible pour répondre aux questions, souvent délicates, et de pas trahir la confiance, très fragile, de Fiona. Au fil de cette correspondance, une complicité entre le docteur et la jeune fille va naître, et Fiona, rassérénée, va prendre la décision de briser le silence dont s’entourent ses parents. Elle explique à son père qu’elle a compris ce qui se passait, qu’elle sait que sa maman a une maladie grave. Le papa refuse malheureusement catégoriquement toute discussion et s’emporte contre sa fille. Ce n’est que quand la maman commencera à aller mieux que les adultes réaliseront qu’ils ont cru protéger Fiona en ne lui disant rien, mais que ce n’était sans doute pas le bon choix.

Mon avis :

Le mot même de "Cancer" est à lui seul effrayant. Ajoutez y les symptômes bien visibles des traitements (perte de cheveux, extrême fatigue, nausée...) et imaginez la panique vécue par un enfant mis à l'écart... Fiona, 10 ans, est très inquiète pour sa maman, atteinte d'un cancer du sein. Les indices sont formels malgré le silence de ses parents. C'est pour en parler, et pour trouver des réponses que Fiona va entamer une correspondance avec une cancérologue.

Un livre qui évoque la communication avec des enfants autour du cancer. Difficulté de trouver les bons mots ou volonté de les préserver, nombreux sont ceux qui préfèrent carrément éviter d'en parler. Sophie SERONIE-VIVIEN dénonce avec beaucoup d'intelligence cette pratique qui consiste à les écarter de cette terrible vérité pour les protéger alors qu'elle peut faire encore plus de dégâts.

Cette correspondance à la fois tendre et amusante, va mettre en lumière la nécessité de discuter tout en trouvant le vocabulaire et les informations adaptés à la situation mais aussi à l'enfant. Les remises en question du Dr. Margot nous montre à quel point la tâche est ardue mais nécessaire, pour éviter des recherches non ciblées sur internet ou des interventions extérieures parfois malsaines...

L'éditeur annonce un livre à partir de 9 ans. Le sujet reste délicat et je pense qu'il doit être réservé aux lectures de groupe (école, bibliothèque...) ou encore avec un parent, et amener une discussion. J'ai noté "et beaucoup plus", car je pense que les adultes en ont encore plus besoin et que c'est un outil de réflexion et de prise de conscience remarquable!!! Bravo Sophie! :)

vendredi 3 février 2017

De feu et de neige - Anne-Marie POL

Titre : De feu et de neige. Journal d'une jeune Française en Russie
Auteur : Anne-Marie POL
Éditeur : Nathan
ISBN : 9782092566893
Parution : février 2017
A partir de 13 ans

Le mot de l'éditeur :

Prise dans l'invasion des armées napoléoniennes à Moscou, la jeune Félicité va devoir survivre dans le froid et l'adversité. 1812, Moscou. Félicité, jeune Française de 16 ans, vit avec sa mère sous la protection d'une riche famille russe. Malgré leur différence de classe, Félicité est passionnément amoureuse de Fédor, le fils de la comtesse. Mais la guerre éclate, Napoléon 1er a décidé d’envahir la Russie! Félicité et sa mère sont livrées à elles-mêmes dans la ville en guerre, alors que le Français est devenu l’ennemi du Russe. Félicité n'a d'autre choix que de fuir pour survivre, dans les flammes de l'incendie de Moscou, puis dans les steppes enneigées de la Russie…

Mon avis :

J'ai été séduit par les aspects historiques et artistiques du roman, transporté par la plume très agréable de Anne-Marie POL. Elle m'a fait vivre les aventures de Félicité comme si j'y étais, à une époque et pendant une guerre que je ne connaissais que très peu. Entre, le vocabulaire et les différents calendriers utilisés (Julien et Grégorien), les extraits du journal intime de l’héroïne qui ponctuent le récit et la présence du monde du théâtre avec des personnages hauts en couleur préparant une représentation de la pièce "Le jeu de l'amour et du hasard", tout est présent pour que l'immersion soit réussie.

Je n'ai malheureusement pas apprécié la jeune Félicité (et encore moins sa mère). Un peu trop "girouette" et superficielle à mon goût... J'aurais pu comprendre un sursaut patriotique en douceur mais qu'elle se sente russe et s'indigne du revirement de sa mère avant de crier haut et fort "Vive l'empereur!" quelques pages plus loin... bof! Malgré cette aversion, j'ai trouvé mon bonheur dans le récit des sept mois qui ont bouleversé sa vie. Déchirée entre sa patrie d'origine et celle du cœur, le choix pourrait lui être imposé par la guerre qui fait rage... 

Un avis plutôt positif au final pour le nouveau roman de Anne-Marie POL, que je conseille avant tout pour la portée historique très intéressante et les qualités incontestables de narratrice de l'auteure!
Un petit plus aussi pour la couverture que je trouve très réussie! :-)

Anne-Marie POL

Après une enfance mi-africaine mi-méridionale et une jeunesse en Espagne où elle a travaillé comme mannequin, Anne-Marie Pol fait des Études Théâtrales à Censier Paris III. À la même époque, elle se met à écrire. Son premier roman, publié en 1986, est suivi par beaucoup d’autres — dont les 40 volumes de la célèbre série «Danse!». Passionnée par l’Histoire, Anne-Marie Pol est également l’auteur de plusieurs romans historiques. C’est à la suite d’un voyage en Biélorussie qu’elle a imaginé le parcours aventureux de Félicité d’Autin. (source Nathan)


mercredi 1 février 2017

Entretien avec Camille BRISSOT





Mi-janvier, je publiais une chronique sur "La maison des reflets". 
Véritable coup de cœur, j'ai contacté l'auteure, Camille BRISSOT, pour lui proposer un entretien qu'elle a eu la gentillesse d'accepter : 






Bonjour Camille, vous avez 28 ans et dans quelques jours paraîtra votre huitième roman. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours littéraire?
Mon premier roman, "Les héritiers de Mantefaule", est sorti en 2005. J'avais 17 ans, j'étais lycéenne, lectrice assidue de science-fiction et de fantasy, et j'écrivais depuis toujours. Au cours des années qui ont suivi, j'ai publié d'autres romans jeunesse, à un rythme assez tranquille et dans des genres variés : un peu de fantasy, du roman contemporain, du policier fantastique... Je me suis aussi essayée à la réécriture de classique sur l'un de mes romans favoris, "Les hauts de Hurlevent" d'Emily Brontë. En 2015, j'ai bifurqué vers la science-fiction avec "Dresseur de fantômes" et "Vagabonds des airs" chez l'Atalante.

                  
«La maison des reflets» est un roman sensible et original. Pouvez-vous nous raconter sa genèse?
Il y a des années de cela, j'avais envoyé un manuscrit à Denis Guiot, qui était alors directeur de la collection Autres Mondes. Le texte en question n'était pas assez abouti, mais les retours de Denis étaient vraiment encourageants, à la fois pointus, exigeants et super motivants, et nous avons ensuite essayé de travailler ensemble à plusieurs reprises.
Puis l'image de la Maison des reflets m'est venue - une maison dans laquelle on ramenait les morts sous forme de reflets virtuels parfaits, conçus pour permettre à leurs proches de gagner un peu de temps et d'adoucir leur deuil.
C'était encore très flou, mais j'avais une idée claire des thèmes qui m'intéressaient : le deuil, bien sûr, mais aussi la famille - celle dans laquelle on nait et celle que l'on se construit-, les illusions et les enthousiasmes de la jeunesse... Le tout dans un contexte de science-fiction léger, avec une société parfois si proche de nous que l'on pourrait penser qu'il s'agit de la nôtre.

J'ai eu beaucoup d'empathie pour Daniel que je trouve très attachant. Pouvez-vous nous parler de lui?
Daniel évolue dans un monde très différent de celui des autres jeunes de son âge. Ayant grandi au cœur d'une maison de départ, dont son père est directeur, il vit dans une bulle protectrice, complètement isolé de l'extérieur. Ses contacts avec le monde réel sont réduits au minimum : ses meilleurs amis sont des reflets, certains membres de sa famille aussi. Son père, lui, est tellement absorbé par son travail qu'il lui semble parfois plus virtuel encore qu'un reflet. Daniel est donc très seul – même s’il va mettre un peu de temps avant de s’en rendre compte. Il a aussi le sentiment d’être privilégié, de vivre dans un environnement extraordinaire et d’avoir tout ce qui lui est nécessaire. Jusqu’au jour où il se décide enfin à sortir et découvre que les frontières de son monde sont en fait plus étroites que ce qu’il imaginait…

Il y a l'avant et l'après excursion de Daniel. Si on ne devait utiliser que deux mots, je choisirais «illusions» et «désillusions». Et vous? Pourquoi?
Je suis d'accord avec ces deux mots; à mes yeux, c'est même l'une des idées qui structurent le roman.
Illusions car Daniel vit dans un monde où le concept même de réalité est remis en question. Y a-t-il une différence entre un reflet et une personne vivante ? Au fur et à mesure de son évolution, il va être amené à se poser sérieusement cette question - et donc par là, à réfléchir sur sa propre identité. Et puis, pour créer les doubles virtuels qui habitent la Maison Edelweiss, il a fallu s'appuyer sur les souvenirs et les opinions de leurs proches. Or, les souvenirs sont forcément subjectifs, ce qui pousse à s'interroger sur la réalité de ces reflets. 
Les deux principaux lieux du roman illustrent aussi l'idée de l'illusion. D'un côté, il y a donc la Maison Edelweiss. L'illusion y est dissimulée par nécessité : pour que les visiteurs aient vraiment l'impression de se retrouver en présence de leurs proches disparus, il faut que tout soit parfaitement crédible, que le reflet semble humain, vivant. De l'autre, il y a le Palais des Glaces, une attraction foraine tenue par les parents de Violette - ici, l'illusion est revendiquée, carrément exposée.

Désillusions car, pour continuer d'avancer, Daniel va être forcé de briser les belles images qu'il s'était fait de sa propre vie.

Pour finir, travaillez-vous sur d'autres projets?
Je viens de terminer un mini-Soon+ qui s'appelle "Dans la peau de Sam" (titre provisoire !) et qui raconte les mésaventures de deux collégiens échangeant par accident leurs deux corps.
En mars, il y aura la publication des deux premiers tomes d'une série fantastico-policière pour les plus jeunes : "le Club des métamorphes".
Et je me suis attelée à la rédaction d'un autre roman de SF ado, au thème bien différent cette fois puisqu'il sera question de zombies !

Je vous remercie pour toutes vos réponses et vous souhaite une bonne continuation dans vos projets que je vais certainement suivre de près! 😉


Envie d'en savoir plus??? Rendez-vous en librairie, à partir du 2 février, pour découvrir le nouveau roman de Camille BRISSOT : 
"La maison des reflets" (éditions Syros).