lundi 17 septembre 2018

🎤 Entretien estival avec Claire RENAUD 🎤

Photo Sarbacane

Bonjour Claire! 
Avant toutes choses, merci d'avoir accepté ce petit entretien. 😊

Pour commencer, je vous propose de nous présenter votre parcours littéraire en nous révélant vos auteurs, autrices et romans préférés, ce qui vous a amené à l'édition puis à l'écriture...
J’ai découvert la littérature grâce à mon professeur de français de quatrième, madame Leconte. Un autre monde s’est ouvert à moi. Où j’étais bien. Et où je pouvais aller facilement. Je me suis dit très vite que j’en ferai mon métier. J’ai acquis une culture littéraire très classique. D’ailleurs mes auteurs préférés sont des monuments : Proust, Céline, Flaubert, une trilogie peu originale et assez implacable. J’ai pourtant fini par faire des études de philosophie, parce qu’il y avait une dimension du sens et de la pensée que j’avais besoin de satisfaire. Et j’ai commencé à travailler dans l’édition. 
L’écriture a toujours été là, en parallèle, ou plutôt en premier lieu, comme une activité vitale et non-interrogée. Etre éditrice et auteur me permet de mieux comprendre les difficultés et les doutes de ceux que j’accompagne dans l’écriture. Et de ne pas les amener à écrire ce que moi je voudrais écrire, et non ce qu’ils désirent écrire, puisque mon désir d’écriture est satisfait par ailleurs.

Vous avez publié des romans pour la jeunesse et pour les adultes. Est-ce un travail d'écriture différent? Une organisation particulière?
Le travail d’écriture est absolument le même. Il s’agit avant tout de s’y « coller » tous les jours et de s’y tenir. Je m’impose un nombre de signes quotidiens, et flemme ou pas, inspiration ou pas, je m’y tiens (quitte à tout effacer le lendemain). La différence entre la littérature générale et la littérature jeunesse se situe plus pour moi dans les thèmes abordés. Quand je veux écrire sur le corps, la sensualité («Nous aurons des lits pleins d’odeurs légères»), il est évident pour moi que je vais m’adresser à des adultes qui verront de quoi il est question, quand je veux parler de la place des filles dans la cour de récré («Où sont les filles?»), c’est un roman jeunesse.


"Les quatre gars", publié en janvier dernier chez Sarbacane, dans la collection Exprim', est entièrement responsable de cet entretien. Je suis complètement tombé sous le charme de la «famille Dégâts». 😍 Vous qui leur avez donné vie avec tendresse et humour, pouvez-vous en dresser un portrait rapide?
Il y a Pierre, le grand-père fantasque et sentimental, qui tient malhabilement cette famille dégâts debout. Son fils Jean, taiseux, saunier, fermé comme une huître suite au départ de sa femme. Un homme sui survit et s’interdit les sentiments. Yves est le premier petit fils, un peu crâneur, beaucoup ado, trop de muscles, et peu de sensibilité. Et Louis, le narrateur, 1à ans, qui essaie de survivre au milieu de tous ces hommes, avec sa bonne volonté, ses amis et un cœur à toute épreuve.

Un préféré? Cette famille est vraiment attachante mais j'admets avoir ma petite préférence pour Louis et son grand père... Les liens familiaux et notamment intergénérationnels, sont au cœur du récit. C'est un sujet qui vous tient à cœur?
Alors moi mon préféré, c’est le père, Jean. Ce bloc fermé qui fonctionne plutôt que de vivre, qui s’emmure vivant, et que son entourage va finalement lézarder à coups de sourires, de mini-guerres aussi, et de traquenards inventifs. Cet homme qui se fendille, voilà, c’est mon chouchou.

Sous votre plume, Noirmoutier est un havre de paix, bien loin de notre quotidien hyper-connecté, rapide, bruyant... Et vous, plutôt parisienne ou Noirmoutrine?
Plutôt Noirmoutrine, pour tout ce que vous évoquez. Parisienne par nécessité.

Des projets en cours dont vous pouvez déjà nous parler?
Deux autres romans chez Sarbacane, un Pépix et un Exprim’, pour 2019.
Et en littérature générale, cela avance bien, j’espère aussi une sortie pour 2019.

Je vous remercie à nouveau pour le temps que vous avez consacré à me répondre et vous souhaite une excellente continuation et de belles vacances d'été (à Noirmoutier peut-être)! 😉
Merci à vous pour l’intérêt que vous portez à mon travail. Et bonne rentrée!


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