Photo Sarbacane |
Bonjour Claire!
Avant toutes choses, merci d'avoir accepté ce
petit entretien. 😊
Pour commencer, je vous propose de nous présenter votre parcours littéraire en nous révélant vos auteurs, autrices et romans préférés, ce qui vous a amené à l'édition puis à l'écriture...
J’ai
découvert la littérature grâce à mon professeur de français de
quatrième, madame Leconte. Un autre monde s’est ouvert à moi. Où
j’étais bien. Et où je pouvais aller facilement. Je me suis dit
très vite que j’en ferai mon métier. J’ai acquis une culture
littéraire très classique. D’ailleurs mes auteurs préférés
sont des monuments : Proust, Céline, Flaubert, une trilogie peu
originale et assez implacable. J’ai pourtant fini par faire des
études de philosophie, parce qu’il y avait une dimension du sens
et de la pensée que j’avais besoin de satisfaire. Et j’ai
commencé à travailler dans l’édition.
L’écriture
a toujours été là, en parallèle, ou plutôt en premier lieu,
comme une activité vitale et non-interrogée. Etre éditrice et
auteur me permet de mieux comprendre les difficultés et les doutes
de ceux que j’accompagne dans l’écriture. Et de ne pas les
amener à écrire ce que moi je voudrais écrire, et non ce qu’ils
désirent écrire, puisque mon désir d’écriture est satisfait par
ailleurs.
Vous
avez publié des romans pour la jeunesse et pour les adultes. Est-ce
un travail d'écriture différent? Une organisation particulière?
Le
travail d’écriture est absolument le même. Il s’agit avant tout
de s’y « coller » tous les jours et de s’y tenir. Je m’impose
un nombre de signes quotidiens, et flemme ou pas, inspiration ou pas,
je m’y tiens (quitte à tout effacer le lendemain). La différence
entre la littérature générale et la littérature jeunesse se situe
plus pour moi dans les thèmes abordés. Quand je veux écrire sur le
corps, la sensualité («Nous aurons des lits pleins d’odeurs
légères»), il est évident pour moi que je vais m’adresser à
des adultes qui verront de quoi il est question, quand je veux parler
de la place des filles dans la cour de récré («Où sont les
filles?»), c’est un roman jeunesse.
"Les quatre gars", publié en janvier dernier chez Sarbacane, dans la
collection Exprim', est entièrement responsable de cet entretien. Je
suis complètement tombé sous le charme de la «famille Dégâts». 😍 Vous qui leur avez donné vie avec tendresse et humour, pouvez-vous
en dresser un portrait rapide?
Il
y a Pierre, le grand-père fantasque et sentimental, qui tient
malhabilement cette famille dégâts debout. Son fils Jean, taiseux,
saunier, fermé comme une huître suite au départ de sa femme. Un
homme sui survit et s’interdit les sentiments. Yves est le premier
petit fils, un peu crâneur, beaucoup ado, trop de muscles, et peu de
sensibilité. Et Louis, le narrateur, 1à ans, qui essaie de survivre
au milieu de tous ces hommes, avec sa bonne volonté, ses amis et un
cœur à toute épreuve.
Un
préféré? Cette famille est vraiment attachante mais j'admets avoir
ma petite préférence pour Louis et son grand père... Les liens
familiaux et notamment intergénérationnels, sont au cœur du récit.
C'est un sujet qui vous tient à cœur?
Alors
moi mon préféré, c’est le père, Jean. Ce bloc fermé qui
fonctionne plutôt que de vivre, qui s’emmure vivant, et que son
entourage va finalement lézarder à coups de sourires, de
mini-guerres aussi, et de traquenards inventifs. Cet homme qui se
fendille, voilà, c’est mon chouchou.
Sous
votre plume, Noirmoutier est un havre de paix, bien loin de notre
quotidien hyper-connecté, rapide, bruyant... Et vous, plutôt
parisienne ou Noirmoutrine?
Plutôt
Noirmoutrine, pour tout ce que vous évoquez. Parisienne par
nécessité.
Des
projets en cours dont vous pouvez déjà nous parler?
Deux
autres romans chez Sarbacane, un Pépix et un Exprim’, pour 2019.
Et
en littérature générale, cela avance bien, j’espère aussi une
sortie pour 2019.
Je
vous remercie à nouveau pour le temps que vous avez consacré à me
répondre et vous souhaite une excellente continuation et de belles
vacances d'été (à Noirmoutier peut-être)! 😉
Merci
à vous pour l’intérêt que vous portez à mon travail. Et bonne
rentrée!
Votre avis m'intéresse...
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