Auteur
: Laura BATES
Éditeur
: Casterman
ISBN
: 9782203062627
Nombre
de pages :
336
Parution
: septembre 2020
A
partir de 13/14 ans et +++
Le
mot de l'éditeur :
Anna,
seize ans, accepte d’envoyer une photo de ses seins nus à son
petit-ami. Le lendemain, celui-ci la diffuse sur Facebook et tout le
lycée la voit. Anna commence alors à être harcelée. Des rumeurs
circulent sur son compte… Pour mettre fin à ce cauchemar, Anna et
sa mère quittent Londres et s’installent en Ecosse. Nouveau nom,
nouvelle ville, nouveau lycée : rien ne peut la relier à son passé.
Sauf qu’un jour, elle entend «p*te» dans les couloirs, et tout
recommence…
Mon
avis :
Un
roman féministe coup de poing sur le harcèlement! Pour son premier
roman, Laura BATES frappe fort avec un récit qui nous plonge à deux
époques différentes et nous propose un parallèle entre une jeune
femme accusée de sorcellerie il y a 400 ans et la Anna, victime de rumeurs
dégradantes. Cette dernière a vécu l'horreur dans son ancien
lycée, cyber-harcèlement, humiliations... Pour tourner
définitivement la page, elle change de nom et redémarre une
nouvelle vie en Écosse. Si le passé est parfois difficile à
laisser derrière soi, elle ne pensait pas qu'il la rattraperait
aussi vite...
Vite
mais pas trop quand même, il faudra attendre de passer un bon tiers
du roman avant que la vérité n'éclate au grand jour mais la
première partie n'est pas inintéressante non plus car l'autrice
nous fait apprécier notre rencontre avec Anna, ses premiers pas dans
sa nouvelle ville, sa relation avec sa mère, son passé tumultueux
dont on ne sait pas encore grand chose... Ça aurait pu paraître long
mais finalement non et en y repensant, je crois que ce répit est
vraiment bienvenu avant le véritable chaos qui attend la jeune fille et les
lecteurs. Une accélération aussi brutale qu'angoissante, une descente en enfer, non une chute libre, un
déferlement de haine qui ne laissera personne indifférent! L'autrice va loin, très loin, et c'est inspiré de faits réels...
Le
thème central du roman est évidemment le harcèlement mais Laura BATES ne parle pas d'un bourreau isolé mais plutôt d'effet de
masse que ce soit toute une communauté de villageois ou des lycéens et
pire encore des anonymes sur les réseaux sociaux pour lesquels l'impuissance des
adultes qui n'en maîtrise pas les codes est flagrante. Certaines
scènes donnent envie de hurler, de taper dans tout ce qui bouge.
C'est à la limite du supportable mais c'est aussi la force de ce roman qui nous bouscule tellement qu'il éveille
une rage contre une certaine impunité, encore plus dans le numérique, une norme sociale qui a peu
évolué et donne une double place de victime à une femme agressée
en atténuant la responsabilité de son bourreau.
Je
ne peux nier, et peu le peuvent, avoir déjà entendu des réflexions
sur la tenue vestimentaire d'une femme victime d'agression. Même de la part d'autres femmes... C'est toujours aussi
révoltant et c'est une mentalité qu'il faut réussir à changer
coûte que coûte! Le féminisme est plus que jamais sur le devant de
la scène. De plus en plus de filles et de garçons, de femmes et
d'hommes, s'en emparent pour sensibiliser le plus grand nombre à
l'égalité homme/femme, contre les violences et les agressions. Une
vague féministe progressiste est en marche, le chemin à parcourir
est encore long mais je garde l'espoir d'un avenir meilleur...
Votre
avis m'intéresse...
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