Auteur
: Maïté BERNARD
Éditeur
: Syros
ISBN
: 9782748527056
Nombre
de pages :
Parution
: juin 2020
A
partir de 13 ans et +++
Le
mot de l'éditeur :
Carmen
a décidé d'écouter ce qu'elle ressent. Autour d'elle, les adultes
n'ont pas ce courage! Vous savez ce qui est pire que d’être bi
(avec 0 expérience côté filles) et orpheline de grand-père? C’est
d’être bi (avec 0 fille en vue), orpheline de grand-père ET
d’avoir rendez-vous chez le dentiste.En fait, il faut juste que je
sache par où commencer. Par ce jour où j’ai poussé la porte d’un
vrai local LGBTQ+? Ou par l’ouverture du testament de Papi? Ça,
c’est sûr que ça vous ferait un choc. Il faut toujours commencer
une histoire par un choc, non?
Mon
avis :
Quelle
audace de débuter un roman ado ainsi! Maïté BERNARD donne tout de
suite le ton et il y a de grandes chances que vous tombiez sous le
charme de son atout majeur qu'est Carmen, son franc parler et sa
spontanéité qui nous accompagnent tout au long du récit. A
plusieurs reprises, elle nous interpelle ce qui donne du pep's au
récit. C'est une adolescente qui se retrouve du jour au lendemain
sans soutien et sans modèle. Son père n'a toujours été qu'un
courant d'air, paternel démissionnaire... Ce sont ses grands-parents
qui l'ont élevée.
Seulement,
sa grand-mère perd pied depuis le décès de son mari et la lecture
de son testament où elle a appris qu'il avait une deuxième vie avec
femme et enfant... Pire, il ne lui aurait légué que le strict minimum
au profit de cet enfant caché! Carmen nous raconte ce passage
compliqué de sa vie d'adolescente déjà pas simple... Depuis
presque toujours, elle se sait bi. Elle n'a aucun doute la dessus
mais de nombreuses interrogations...
Je
trouve le sujet particulièrement bien traité. A travers le
quotidien et les questions de Carmen, Maïté BERNARD pointe du doigt
de nombreux problèmes. Par exemple, elle vit en Ariège ce qui
permet d'aborder l'aspect rural avec notamment la question de
l'accessibilité des informations ou encore la crainte de s'exposer
dans un village où tout le monde se connaît. C'est non seulement
original mais surtout elle nous confronte à des problématiques qui
ne nous viennent pas spécialement à l'esprit. En général, on
pense seulement aux agressions homophobes.
Si
j'ai été moins touché que par ma lecture de Paris est tout petit
(véritable pépite que je vous conseille de lire si ce n'est pas
fait!), j'ai été séduit par la jeune Carmen, ses certitudes sur sa
sexualité qui contrastent avec sa solitude. Elle est entourée
d'amis géniaux mais ne se décide pas à faire son coming out. En
fait, ce n'est pas ce qu'elle cherche... Ce qu'elle voudrait c'est
pouvoir sortir avec une fille comme avec un garçon, sans que le
regard des autres soit un poids ce qu'elle croit impossible dans son
village. Elle souhaiterait juste qu'il n'y ait rien à dire et
qu'être hétéro, bi, homo ou autres, soit juste tout à fait
normal.
Peu
de romans à destination des adolescents sur le sujet et je trouve
que Carmen le porte très bien. Au delà, l'autrice évoque plus
largement la famille, l'amitié et l'adolescence et à ce titre,
l'héroïne peut se montrer agaçante mais ça la rend tellement plus
réaliste! Petit bémol sur l'histoire avec Ariel mais c'est
anecdotique 😉 Bravo Maïté BERNARD et merci à Syros de porter ces
textes engagés de qualité!
Votre
avis m'intéresse...
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